Travailler sur des surfaces de papier anciennes

Dessins de différentes séries, Sans titre, 1988-2000, datés avec jour, mois et année, techniques mixtes, utilisant divers matériaux : encre, teinture, gouache, crayon, crayon de couleur, cire, pastel, craie de cire et collage, papier historique sur papier support, formats des supports papier principalement 29 x 21 cm, images n° 1, 6, 48 : 38 x 27 cm.

L’attrait de ces matériaux, et aussi l’obligation que je leur imposais, résidaient dans le processus d’inscription de mes figurations sur ces supports à la fois normatifs (lignes, écriture, chiffres), à la fois accidentels (taches, craquelures, décolorations). Inspirée par eux, je jouais avec eux, les scrutais, y inventais des histoires, y imprimais mes propres récits, laissant les éléments trouvés contribuer à l’abondance du plan pictural ou s’exprimer par petites touches comme un « bruit de fond ». Voilà ce qui constituait l’attrait de ces matériaux, et aussi l’obligation que je leur imposais. L’expression des feuilles se situe donc toujours entre l’abondance, le remplissage, l’occupation, et la rareté, la brièveté, le fragment. Il existe de nombreuses feuilles individuelles. Cependant, la séquence dense des œuvres engendre des variantes et des variations, des groupes et des séries ; les inventions se complètent successivement et côte à côte, gravitant autour de leurs thèmes picturaux.

Karl-Heinz Herrfurth, lors de la conférence « Penser en images – Un autre jeu ! », donnée à l’Université des arts de Berlin le 3 février 1994

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